La circulation à Castanet

Par email, un castanéen nous pose une question sur le sujet ô combien préoccupant de la circulation.

Quel est votre projet pour résoudre la situation de la circulation automobile sur Castanet (nouvelles constructions, 113, futurs logements)?

La circulation automobile dans Castanet risque effectivement d’augmenter encore si nous suivons le mode de développement de la ville qui a été le sien depuis des décennies. C’est pourquoi nous proposons d’enclencher une véritable transition dans ce domaine, comme dans d’autres.

La règle d’or, c’est la complémentarité des modes de déplacement : en voiture, à vélo, à pied, en bus, et le partage équitable de l’espace public entre les modes pour circuler. Nous sommes tous tour à tour automobilistes, piétons, cyclistes pour certains, à mobilité réduite un jour ou l’autre. Il y a un vrai enjeu à faire en sorte que la voiture prenne toute sa place dans notre ville, mais seulement sa place. Notre priorité sera :

• d’abord de lutter contre les déplacements très courts réalisés en voiture parce que les gens ne se sentent pas en sécurité (eux ou leurs enfants) à pied ou à vélo ; pour cela, nous serons très vigilants pour lutter contre les incivilités, notamment le stationnement des voitures sur les trottoirs, les passages piétons, les places réservées, etc.

• ensuite favoriser le “report modal”, c’est-à-dire augmenter le nombre de personnes qui abandonnent la voiture au moins quelques jours dans la semaine pour aller travailler en vélo ou en transports en commun ; pour cela, il faut informer plus largement sur les solutions existantes et mobiliser les employeurs en favorisant les plans de mobilité d’entreprises et d’administration ; le parking relais de Castanet du coté de “la maladie” est actuellement sous-utilisé et il faut en faire la publicité en communiquant sur les temps de parcours réels du Linéo 6 qui sont très compétitifs par rapport à la voiture pour rejoindre Ramonville ;

• enfin de lutter contre ce qu’on appelle “l’autosolisme”, à savoir le fait d’être très majoritairement seul.e dans sa voiture, en développant les solutions de co-voiturage avec des places de stationnement réservées et la promotion des outils développés, sous la houlette de notre autorité organisatrice de la mobilité : “Tisséo collectivités”.

Nous voulons enclencher cette transition par l’incitation plus que par la contrainte, comme un geste à la fois civique et agréable.

Il n’y a pas de baguette magique pour résoudre ce genre de situation. Le Castanet de 2020 ne ressemble pas à celui de 2000 ou de 1980 et la part de la voiture doit diminuer logiquement. Tous les marchands de solutions miracles, qui reposeraient sur de nouvelles infrastructures routières larges et performantes, oublient deux choses :

1. il n’y a plus de place pour cela dans notre environnement immédiat ;
2. si ces nouvelles routes nous emmènent un peu plus vite jusqu’au Palays, elles ne feront qu’augmenter la saturation de la rocade toulousaine.

Le RER est une excellente idée, et nous avons signé le “Manifeste pour un RER toulousain” de l’association “Rallumons l’étoile!”, tout en indiquant qu’il faut améliorer la liaison cyclable avec Escalquens et Labège sans attendre la mise en place de ce RER, puisque le TER offre déjà un début de solution.

De la même façon, nous pensons qu’il ne faut pas attendre l’arrivée du métro à Labège.

Le TCSP Linéo 6 est déjà un équipement remarquable, trop peu utilisé — en dehors des publics captifs (collégiens, lycéens, étudiants, personnes sans voiture, personnes âgées)— qu’il faut faire connaître et avec lequel il faut développer des complémentarités, notamment des arceaux vélos aux arrêts de bus et un garage sécurisé au parking relais de la Maladie. Le métro à Labège n’arrivant pas avant la fin du prochain mandat, il serait aberrant de ne rien faire avant.

—— Photo de Kuremu Sakura - CC BY-SA